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Lettre ouverte de Julos Beaucarne
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Lettre ouverte de Julos Beaucarne

Amis bien aimés,

Ma loulou est partie pour le pays de l'envers du décor. Un homme lui a donné neuf coups de poignards dans sa peau douce. C'est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre, par l'amour, et l'amitié, et la persuasion.

C'est l'histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi, je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes 2 chéris qui lui ressemblent.

Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien-aimée ; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! Comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles.

En attendant, à vous autres, mes amis de l'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : Je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

Julos - nuit du 2 au 3 février 1975 - Ecrit après l’assassinat de sa femme par leur jardinier. (Texte dit par Claude Nougaro dans son album "Femmes et famines")



A Julos - Jacques Bertin

Nous sommes allés, aveuglés par le soleil d'hiver
Dans ce cimetière miniscule au milieu de l'hiver
Avec quelques tombes blanches perdues dans la verdure de l'hiver

Nous n'étions qu'une ponctuation de l'espace immense
Egarés dans un film, bizaremment surexposé
Qui saute sans cesse et la scène recommence
Et le rituel dérisoire continue qui nous est imposé

Les musiciens, les doigts absents, jouaient la musique de ton royaume
Ton royaume, mon pauvre ami, de toutes ses forces arcbouté
Ils jouaient comme pour dire "Adieu, nous sommes restés fiers"
Ils jouaient chacun dans sa terreur se forgeait des répliques
Contre l'impitoyable qui court bien plus vite que nous

Un cheval qui sans doute était un cousin de la morte
Nous observait et mangeait l'herbe verte
En nous donnant, mine de rien, des leçons de tendresse

Je ne ramène pas de mots de cette virée dans la tristesse aveuglante
Qui est la plus proche du soleil,
Camarade des camarades Je suis revenu vide les mains
Passé la porte de métal et d'air où nous avons l'autre jour accroché nos doigts

Si tu trouves des mots c'est que tu ne reviendras pas
Et moi je te le dis pour les vivants, les tiens, les miens tout ceux que j'aime
J'ai peur de cette beauté là qui dans le pare-brise vient
L'autre jour c'était moi que l'on mettait en terre et je me regardais n'être plus rien
Je dis tu as mon amitié c'est un appel à l'aide

Je saigne dans ce carrefour des cent mille routes j'ai peur
O s'il se peut que quelqu'un me tire en arrière
Seulement d'un quart de seconde
Pour soulager le coeur

J'entends le souffle déjà du chevelu cheval
Il me dit qu'il faut me réconcilier une bonne fois avec la terre
Et me préparer à disperser ma conscience dans la terre
Réconcilier avec la terre et sa respiration qui est le chant

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  • La chanson de l'ami - Nicolas Bacchus
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  • Perlimpinpin - Barbara
  • Lettre ouverte de Julos Beaucarne
  • Femmes et hommes - Julos Beaucarne
  • Spleen - Charles Baudelaire
  • La servante au grand cœur - Charles Baudelaire
  • La géante - Charles Baudelaire
  • Remords posthumes -Charles Baudelaire
  • Baudelaire, "L'Etranger" (dans Le spleen de Paris)
  • La Vénus mathématique - Guy Béart
  • Demain je recommence - Guy Béart
  • Plume - Laurent Berger
  • Camping jazz - Boris Bergman
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  • Chanson du retour - Jacques Bertin
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